Dossier artistique

LES GRANDES PERSONNES

Calendrier

Du 4 mars au 3 avril 2011 au Théâtre National de la Colline
Les 8 et 9 avril 2011 au Théâtre National de Nice
Du 12 au 21 avril 2011 à la Comédie de Genève

Distribution

Mise en scène et adaptation Christophe Perton
Scénographie Christophe Perton
Création sonore Fred Bühl
Création lumière  Kevin Briard
Création costumes Sylvie Skinazi

Avec
Stéphanie Béghain
Roland Depauw
Evelyne Didi
Adama Diop
Vincent Dissez
Christiane Cohendy
Aïssa Maiga
Jean-Pierre Malo

LES GRANDES PERSONNES

Marie Ndiaye


Mise en scène Christophe Perton

Avec

Stéphanie Béghain
Roland Depauw
Evelyne Didi
Adama Diop
Vincent Dissez
Christiane Cohendy
Aïssa Maiga
Jean-Pierre Malo


LES GRANDES PERSONNES

Eva et Rudi vivent dans le deuil de leur fille qui s’est donné la mort il y a quinze ans.
En cette soirée particulière, réunis autour de Georges et Isabelle, leurs amis d’enfance, ils évoquent la présence toute récente de la jeune fille dont le fantôme s’est logé sous l’escalier et le retour de leur fils adoptif disparu à la même époque.
Georges et Isabelle quant à eux sont fiers de leur fils, « le maître d’école » qui fait la joie de leur vieillesse, vient chaque soir les visiter, mais tente semble-t-il de confesser quelques fautes qui pèsent lourdement sur son âme.Mais ses parents insouciants, libres et fiers de ce fils aimant, ne veulent pas entendre de vilaines choses et repoussent, inaltérables, ses aveux répétés.
Ailleurs, un soir, la femme étrangère dérange la réunion des parents d’élèves de questions incongrues. Dans la petite ville tranquille et paisible, elle, l’étrangère, prétend que « le maitre d’école » aurait pénétré son enfant, le petit Karim.
Impuissante face au mur solidaire des parents, elle s’entête pourtant à faire entendre la voix de sa terreur :« Nous sommes face à Karim maintenant comme devant une divinité, intimidés et honteux. Nous lui avons dit, il te sera fait justice, mais comment cela ? »

 


Note mise en scène

Dans le prolongement du travail mené à la Comédie de Valence, avec notamment la commande d’une première pièce de théâtre, Rien d’humain en 2003, et la mise en scène d’Hilda en 2005, j’ai proposé il y a un an à Marie NDiaye de poursuivre ce parcours d’écriture avec la commande d’une nouvelle pièce de théâtre. Le fait même de « commander » un texte à un auteur est une démarche qui peut sembler singulière pour un metteur en scène de théâtre habitué à la lente maturation du choix d’un texte. En ce qui me concerne c’est une pratique qui n’a jamais cessé d’alimenter mon parcours et mon rapport à la notion d’écriture contemporaine. C’est à mes yeux l’espace idéal au théâtre pour s’engager et prendre le risque d’une démarche personnelle pour raconter le monde. En l’occurrence cette commande a été l’occasion de partager dans l’intimité de discussions, des faits, des histoires, des rêves, des souvenirs et autant de lectures qui nourrissent et finissent par constituer un univers qui n’a pas besoin de s’exprimer autrement que par ces touches sensibles. La mort, la famille, les fantômes, l’héritage, la culture et l’humiliation, jetés en vrac comme des mots paysages venant se déverser dans nos échanges en un chaos incertain. Marie NDiaye, dans le silence et l’écoute patiente, a transformé cette rocaille de sensation dans l’alchimie de sa langue et la densité de son univers pour en faire jaillir un texte ciselé et tranchant qui m’apparaît aujourd’hui d’une puissance et d’une colère vertueuses.

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