Dossier artistique

ROBERTO ZUCCO

Calendrier

Du 22 au 30 avril 2008 à la Comédie de Valence
Du 15 au 20 octobre 2009 à la Comédie de Valence
Le 24 octobre 2009 à l'Opéra Théâtre - Metz
Du 28 octobre au 8 novembre 2009 à la Comédie de Genève
Du 24 au 28 novembre 2009 au Théâtre des 13 Vents - Montpellier

Distribution

Avec :

Pierre Baillot
Yves Barbaut
Teddy Bogaert
Christiane Cohendy
Juliette Delfau
Christine Gagnieux
Jean-Louis Johannides,
Franziska Kahl
Agathe Le Bourdonnec
Jonathan Manzambi
Roberto Molo
Pauline Moulène
Jenny Mutela
Simon Perton
Nicolas Pirson
Olivier Sabin
Claire Semet
Nicolas Struve
Olivier Werner

Scénographie : Christian Fenouillat et Christophe Perton
Création lumières : Thierry Opigez
Création son : Frédéric Bühl
Création costumes : Alexandra Wassef
Assistant à la mise en scène : Jérémie Chaplain

ROBERTO ZUCCO

Bernard-Marie Koltès


Mise en scène Christophe Perton

ROBERTO ZUCCO

Il s’appelait Roberto Zucco

– C'est encore cette affiche-là, sur le mur, qui est un avis de recherche pour un assassin. Je l'ai vu dans le métro. Je me suis renseigné sur son histoire, et je l'ai vécue au jour le jour, jusqu'à son suicide. Je trouve que c'est une trajectoire d'un héros antique absolument prodigieuse. Je vais vous raconter l'histoire en quelques mots.

C'était un garçon relativement normal, jusqu'à l'âge de quinze ans. A quinze ans, il a tué son père et sa mère, il a été interné. Mais il était tellement normal qu'on l'a libéré, il a même fait des études à l'université. À vingt-six ans, ça a redémarré. Il a tué six personnes, dans l'espace d'un mois, puis deux mois de cavale. Il finit en se suicidant dans l'hôpital psychiatrique, de la même manière qu'il avait tué son père.

Cela s'est vraiment passé cette année. Et puis, j'ai eu des hasards fabuleux. Un jour, j'ai ouvert ma télé, et je l'ai vu, il venait d'être arrêté. Il était comme ça, au milieu des gardiens, et puis il y avait un journaliste qui s'est approché de lui et lui a posé des questions idiotes, comme on peut les poser à un criminel. Il répond : « Quand je pense que je pourrais prendre cinq gardiens dans la main et les écraser. Je ne le fais pas, uniquement parce que mon seul rêve, c'est la liberté de courir dans la rue. »Bernard-Marie Koltès, die Tageszeintung, 25 novembre 1988 « Une part de ma vie – entretiens ( 1983-1989) », éditions de Minuit


Note mise en scène

« J’ai tué mon père, j’ai mangé de la chair humaine, et je tremble de joie.» 
“PORCHERIE” – PIER PAOLO PASOLINI

Rédigé dans une urgence vitale, ce chant, cet hymne à la transgression, envisagé dans le présent absolu d’un fait divers, reflète dans une fascinante mise en abîme l’image de Koltès à celle de Zucco. Zucco, assassin sublimé en figure mythique, apparaît ainsi sous les traits d’un ange de la mort, comète, filant à travers la ville, dans ce qui ressemble moins à une cavale qu’à une épopée, vers la collision inéluctable à une heure secrète avec l’astre solaire. La connaissance intime et la fréquentation de la mort en font une « camarade » ombre de l’ange qui révèle, brûle, métamorphose ou atomise les vies ordinaires croisées en chemin. Dans cette ronde, cette danse de mort, tous sont reliés par la vibration de cette rencontre et « connaissent » alors la sensation de leur finitude. La famille, le mariage, la raison, l’ordre, sont pulvérisés par la force de ce nouveau Samson que la société ne saurait enfermer dans ses prisons ou ses codes sociaux.On ne saurait imaginer façon plus douce, calme et déterminée de dire, à une heure si définitive, son amour de la vie et de la vérité. Christophe Perton

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